Les Limbes

  1970.

  Dans sa petite ville des Etats-Unis, James Hawkins rêve de devenir quelqu'un, un mec qui compte, un type qu'on reconnait, bref un héros. Du coup, le voilà envoyé dans l'enfer du Vietnam et il s'aperçoit que ce n'était pas si mal d'être personne, un monsieur Tout-le-Monde.

  Au cours d'un combat, il gagne le gros lot et une balle dans le carafon... Retour au bercail.

  Survivant, miraculé, il reçoit effectivement le statut de héros de guerre, mais sa blessure à la tête lui a laissé une capacité bien particulière : le pouvoir de visiter les rêves d'autrui et d'y voir les pires horreurs. Difficile, maintenant, d'avoir un sommeil réparateur.

  La CIA qui suit le cas de James Hawkins de très prêt est plus qu'intéressée par ses capacités car, en plus de visiter les rêves, il peut aussi les contrôler ! Envoyé dans une base secrète de l'Alaska, sous la houlette de scientifiques et de l'armée, Hawkins va être désigné pour explorer un territoire au-delà du sommeil, au risque de ramener un monstre terrible, maître des Limbes.

  Excellent premier roman que nous a concocté Olivier Bal. Il nous transporte dans un lieu effrayant au-delà de notre réalité et de nos rêves, les Limbes, point de départ pour des explorateurs d'un nouveau genre de découvrir nos rêves les plus intimes.

  On est tout de suite happé par cette histoire, à mi-chemin entre le thriller et le fantastique, en passant volontier par l'horreur, certains passages étant bien sanglants et peu ragoutants. L'ambiance pesante et glaciale de cette base militaire au milieu de l'Alaska est très bien rendue ainsi qu'une impression de claustrophobie bien présente, on se croirait, par moment, dans The Thing, le film culte du maître John Carpenter.

  Le personnage de James Hawkins est aussi une réussite, ambigu, on hésite entre le plaindre, le détester ou, parfois, l'admirer dans ses moments de bravoure. Il ne laissera surement personne indifférent.

  Un très bon livre, en conclusion ! Et il me tarde de me plonger dans sa suite, le Maître des Limbes.