Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Yoh Ju suffoque sous sa PAL !
26 février 2019

Ce que le mirage doit à l'oasis

20190225_193029

  - Je veux juste te dire, ô Désert éternel. Dire ce que j'ai cru entendre et comprendre, dire ce que je voudrais croire et partager.

  - Dire quoi au juste ?

  - L'amour de tes fantômes lumineux, de tes étoiles filantes, de ton soleil si proche de mes blessures qu'il suffirait de tendre la main pour le cueillir comme une orange pendue à sa branche. Oui, Désert, l'amour, cette bénédiction plus généreuse que la manne céleste qui apprend au souffre-douleur à pardonner, aux éclopés à renaître de leurs flétrissures ; l'amour qui nous réconcilie avec nous-même et sans lequel aucun sacrifice ne mériterait ses peines. C'est dans ton mutisme que j'ai entendu chanter mon coeur d'enfant. Si je suis devenu l'homme que je suis, si j'ai choisi d'aimer les êtres et les choses, c'est grâce à toi. C'est la raison pour laquelle je me dois de te dire. Je suis persuadé de trouver mes mots. S'ils venaient à manquer de force, ils vibreraient de sincérité.

 

  Dans ce livre poétique, Yasmina Khadra nous relate le désert et sa relation avec lui, ponctué ça et là d'anecdotes, d'histoires et de légendes. Il rend hommage au reg et au erg qui lui ont inspirés ses romans et apaisés son esprit quand il était tourmenté, il nous décrit le silence du désert en attendant le hatif et les couchers de soleil flamboyants. Il donne une voix au Désert, une voix terrible, faites de lamentations sur sa vie foisonnante passée, mais aussi de fierté par les rois et les messies qu'il a engendré.

  Superbement illustré par Lassaâd Metoui dont les calligraphies semblent s'élever comme des volutes de fumées ou comme la poussière du Sahara portée par le vent, l'ensemble fait de ce livre une oeuvre précieuse et singulière, une belle expérience de lecture.

Publicité
Publicité
Commentaires
Yoh Ju suffoque sous sa PAL !
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité