Un fils parfait

  Daphné a trouvé l'homme parfait. Maxime est beau, intelligent, spirituel, drôle. Les autres femmes l'envient, mais c'est elle qu'il a choisi. Le conte de fée continue, mariage, deux adorables petites filles, des carrières prometteuses...

  Mais un soir, le conte de fée se transforme en cauchemars et le prince charmant se métamorphose en ogre. La panique fait perdre ses moyens à Daphné et la voilà accuser d'avoir voulu kidnapper ses filles, de les avoir soustraites à l'autorité de leur père. Face à la machine judiciaire implaccable, Daphné va tout tenter pour récupérer ses enfants.

  Sous la forme d'une longue confession, Mathieu Menegaux nous relate, par la voix de Daphné, le combat d'une mère pour sauver ses filles de leur monstre de père. Comme pour Je me suis tue, on devine ce qui va arriver, on pressent la catastrophe comme les passagers sur le pont du Titanic ont dû la pressentir en voyant l'iceberg, mais on se refuse d'y croire, on souhaite que cela ne soit pas ça, qu'on se trompe...

  On croise tout un tas de méchants dans les livres et on se rassure en se disant que ce ne sont que des êtres de papier, mais cette histoire est tirée de faits réèls et Mathieu Menegaux nous rappelle qu'il existe de vrais monstres dans notre monde et ces pages nous font frissonner tant le personnage de Maxime est abject. Le témoignage des fillettes, bien que bref, est tout autant insoutenable dans leur langage d'innocence.

  Face à l'ogre, Daphné, sceptique tout d'abord, elle se transforme rapidement en femme d'action en voyant l'urgence de la situation et on tombe des nues quand on la voit confronter à l'esprit méandreux de la justice française parce que, cela aussi, ça fait peur. Cette justice procédurière et tatillonne censée nous protéger peut aussi se retourner contre ceux qu'elle doit défendre.

  Un roman éprouvant donc, mais magistral. Un nouveau coup de maître de Mathieu Menegaux.